J. K. Rowling nous parle de son succès, de sa fille, de ses lecteurs, du film à venir et, bien sûr, de Harry Potter, le jeune sorcier.

Plusieurs mois avant sa sortie officielle le 8 juillet, le quatrième Harry Potter de J. K. Rowling représentait déjà le plus grand phénomène de toute l'histoire de la publication. Jamais un livre n'avait été imprimé à un si grand nombre d'exemplaires pour un premier tirage (3,8 millions rien que dans ce pays). Jamais non plus un livre ne s'était vendu aussi rapidement en pré-commande (le 1er juillet à minuit, 282 650 commandes avaient été passées sur Amazon.com, où le livre est resté numéro 1 des ventes pendant 16 des dernières 21 semaines).
Tout aussi étonnant est le fait que les éditeurs de J.K. Rowling aient réussi jusqu'à présent à garder secret le contenu du livre le plus attendu de l'année. Seul le titre, Harry Potter et la Coupe de feu, a été révélé la semaine dernière. Une petite chanceuse de huit ans avait réussi à obtenir un exemplaire égaré par une librairie. Et Rowling, qui voulait garder le secret pour réserver la surprise à ses lecteurs, a fini par avouer au London Times ce que des milliers de jeunes fans chuchotaient depuis des mois : au moins un personnage important mourra dans le prochain tome. On ne sait pas grand-chose d'autre à propos du nouveau livre, dont Newsweek vous livrera quelques extraits la semaine prochaine. Tout, en ce qui concerne ces livres bien écrits, au scénario bien ficelé, est stupéfiant, à commencer par les 30 millions d'exemplaires vendus dans le monde sans un seul objet dérivé. Mais puisque c'est la vie, et pas un conte de fée, ces objets dérivés finiront par voir le jour, et ils seront là pour durer. Les droits - du sac de couchage aux confiseries en passant par les lunchboxes - sont la propriété de la Warner, et le tournage du film, Harry Potter à l'école des sorciers, commence cet automne.
Mais l'aspect le plus étonnant de toute cette histoire, c'est peut-être la femme qui est derrière tout ça. Il y a sept ans, Joanne Kathleen Rowling était mère célibataire au chômage qui passait ses après-midi au chaud dans les cafés d'Edimbourg, à écrire pendant que son bébé dormait. Aujourd'hui, avec à son actif trois des quatre meilleures ventes de livres de tous les temps, cette auteur de trente-quatre ans est vingt-cinquième sur la liste Forbes des cent célébrités les plus influentes. Le mois dernier elle s'est vue remettre l'Ordre de l'empire britannique, à l'occasion de l'anniversaire de la reine. Plus tôt, en juin, elle s'était envolée pour l'université de Dartmouth, où elle a reçu un diplôme honorifique. C'est là que Malcolm Jones, de Newsweek, a retrouvé cette femme allergique aux feus de la rampe pour une interview exclusive.

JONES : Est-ce que toute cette folie a atteint son apogée ?

ROWLING : Je ne sais pas. Je pensais que c'était le cas avec Le Prisonnier d'Azkaban, mais je m'étais trompée. Mais on ne pourra pas continuer comme ça. À un moment donné, il faut que les choses se calment - mais ce n'est pas le film qui va aider dans ce sens. Ils commencent à tourner cet automne, et est-ce que le scénario est prêt ? Ouais. Presque. On le peaufine toujours.

Quel contrôle avez-vous sur les films?


Contrôle, . Je ne peux pas dire, je suis bien consciente que je suis invitée à donner mon avis. Mais je n'ai aucun droit de venir avec mes gros sabots et de dire ceci ou cela.
Mais je l'ai vendu à des gens en qui j'ai confiance, et jusqu'ici ma confiance n'a pas été mal placée. Nous optons pour un casting entièrement britannique. Au début, cela semblait impossible. Il y avait beaucoup de metteurs en scène qui ne voyaient pas cela fonctionner du tout. Je dirais que les choses vont vraiment bien à l'heure actuelle. Les gens doivent comprendre que personne ne pourrait se sentir aussi protecteur que je le suis à propos de ces personnages. Si cela tourne mal, je serai blessée plus que n'importe qui d'autre.

Ont-ils fait un casting? Il y a des gens qui font des offres maintenant, mais y'a-t-il eu un casting entièrement?


Non. Harry lui-même se montre très insaisissable. C'est comme Scarlett O'Hara - c'est l'enfant qui est l'équivalent physiquement de Vivien Leigh. J'ai juste dit "Nous saurons que c'est lui quand nous le trouverons". Maintenant je marche dans Londres et Edimbourg et je regarde des enfants pendant que je passe, et je pense, peut-être que c'est lui, on ne sait jamais. Je vais vers cet enfant et je lui dis "Sais-tu jouer la comédie? Tu viens avec moi. Taxi!"

Les parents et même beaucoup d'enfants sont ravis que là-bas il n'y ait pas de commerces dérivés, de poupées, de jouets, ni de nourriture. Mais cela va changer.

Je sais, je sais (lassitude). Warner Brothers m'a vraiment donné - j'ai été frappée par la quantité d'énergie qu'on m'a donné et par le nombre de réunions auxquelles j'ai été invitée aussi. Et nous savons pourquoi, car il y a tellement d'enfants qui veulent voir ma façon de voir plutôt que la leur. Donc je peux seulement dire à quiconque est concerné par le merchandising, "S'il vous plaît, faites moi confiance, je suis de votre côté."

Avez-vous un public ciblée quand vous écrivez ces livres?


Moi. Honnêtement Je ne me suis mise à penser, Est-ce que les enfants apprécieront? J'étais vraiment, vraiment si enflammée à propos de cette idée quand elle m'est venue parce que j'ai pensé que ce serait très drôle à écrire. En fait, je n'aime pas vraiment la fantasy. Ce n'est pas tant que je n'aime pas ça, je n'en ai pas lu beaucoup. J'ai lu "Le Seigneur des Anneaux », pourtant. Je l'ai lu quand j'avais environ 14 ans. Je n'ai lu "The Hobbit" qu'à mes vingt ans, beaucoup plus tard. J'avais commencé à écrire "Harry Potter" quand quelqu'un me l'a donné, et j'ai pensé, Oui, je devrais vraiment le lire, car les gens continuaient à dire, « vous avez lu "The Hobbit", bien sûr ? »Et je répondais "Hum, non". Donc j'ai pensé, eh bien, je vais le faire, et je l'ai fait, et je l'ai trouvé merveilleux. (Sourire embarrassé)

Ca ne m'est pas venu à l'esprit avant un moment que j'écrivais de la fantasy, quand j'ai commencé "Harry Potter", car je suis un peu lente pour comprendre ces choses. Je me suis donc rattrapée. Et j'en étais environ aux deux tiers, et j'ai subitement pensé, Il y a des licornes dedans. Je suis en train d'écrire de la fantasy!

Pourquoi est-ce que les Anglais sont-ils si bon à écrire de la fantasy?


(Rire) Les Britanniques ont le mélange le plus incroyable de traditions folklores car avons été envahis par tellement de gens. Beaucoup de superstitions américaines ont tout simplement été importées d'Angleterre. Salem est mentionné dans le tome quatre.

N'avez vous jamais obtenus des idées par vos lecteurs?


Non, les jeunes lecteurs sont si généreux, ils écrivent et m'envoient des mots amusants qu'ils font, et me disent "Pouvez vous l'utiliser?" et je dois leur écrire pour leur répondre "Non je ne peux pas l'utiliser car c'est le vôtre, c'est à vous de l'utiliser."

Répondez vous aux lettres de vos fans?


(Avec reticence) mouais. J'ai de l'aide maintenant. Mais on me transmet seulement que quelques lettres-Je ne sais pas si je peux dire ça dans NEWSWEEK. J'ai quelques critères pour les lettres que je lis moi-même, celles qui ont passées tous les critères obtiendront une réponse manuscrite. Je reçois des lettres d'enfants adressées au professeur Dumbledore, le directeur de Poudlard, le collège où se passe l'histoire, et ce n'est pas une blague, ils veulent rentrer à Poudlard, et certains d'entre eux sont vraiment triste. Parce que, ils veulent tellement que ce soit vrai, qu'ils se sont convaincus eux-même. Ainsi, certains d'entre eux obtiennent une réponse.

Votre fille à maintenant 6 ans. Avez vous commencé a lire les livres avec elle ?


Je lui avait dit "pas avant que tu aies 7 ans", car je pense qu'a 6 ans on peut comprendre le sens des mots, mais pour ce qui est des thèmes, de livres en livres les choses deviennent de plus en plus effrayantes et sombres, et un enfant de 6 ans pourrait être perturbé par ça. Alors pour ma propre fille, je lui ai dit « Nous attendrons que tu ais 7 ans ». Mais quand elle est allée à l'école, elle a été complètement assaillie. Les enfants des classes supérieures lui parlaient sans arrêt du Quidditch et
de choses de ce genre, elle n'avait aucun renseignement, et j'ai pensé qu'il était injuste de la laisser en dehors de tout ça, alors nous avons commencé à les lire.

Vous semblez vouloir rester très modeste dans votre vie. Vous n'avez pas acheté 5 voitures ou un hélicoptère ?


Et bien, je ne peux pas conduire, alors 5 voitures, ça serait un problème. (rires)
Pareil pour l'hélicoptère. Je ne veux pas que l'on pense que je suis une puritaine. J'adore dépenser de l'argent. Mais la difference d'il y a 5 ans vis-à-vis d'aujourd'hui, c'est l'absence de souci d'argent. Je crois personnellement que seuls les gens qui ont eu beaucoup de souci avec l'argent peuvent comprendre ça. Si vous ne l'avez jamais vécu, vous pourriez assumer ces belles choses que vous apporte l'argent ; c'est pourquoi maintenant je peux avoir des chevaux de courses ou m'introduire dans les boites de nuits. Mais non, je préfère profiter chaque jour du fait de ne pas avoir de souci d'argent.


Est-ce que votre succès a entrainé des restrictions dans votre vie? Vous pouvez toujours marcher dans la rue et faire des emplettes ?


Ho, oui bien sur. C'est vraiment rare que les gens viennent me voir. Je ne pense pas être très reconnaissable, et j'en suis très heureuse ! De plus, tous les gens que j'ai rencontrer ont été très charmant avec moi quand ils sont venus me voir. Ils voulaient simplement me montrer, que bien sûr ils avaient lu les livres, ou que leurs enfants les avaient lus, et me faire des compliments. Il y avait une période où j'avais des journalistes régulièrement à ma porte, et c'était horrible. Ce n'est pas quelque chose que j'avais anticipé, et ce n'est pas agréable, pour qui que ce soit. Mais je ne veux pas pleurnicher car c'était l'ambition de ma vie et je l'ai atteinte largement.

Comment vous êtes vous faites l'idée de la manière dont Harry grandira dans les autres livres?


Je veux qu'il grandisse. Je veux qu'ils grandissent tous, mais pas d'une manière infidèle aux livres, c'est-à-dire, d'une manière que je jugerais inadéquate, comme Hermione qui tomberait enceinte avant l'âge ou l'un d'entre eux qui prendrait de la drogue, parce que c'est infidèle à la tonalité des livres. Ce n'est pas que je ne pense pas que ces thèmes peuvent êtres utilisés dans des livres pour enfants. C'est juste que dans les livres Harry Potter, il n'y a pas la place pour ce genre de sujets. Dans le livre 4, c'est une évidence qu'ils ont grandit, ils commencent à s'intéresser aux filles et aux garçons. Bien qu'il y ait eu une amorce dans le livre 3, cette fois le sujet est vraiment ouvert.

Avez-vous ressenti une quelconque pression des libraires, des critiques ou des parents pour expurger ces livres?


Non. Pas du tout. J'ai de fortes opinions sur ce genre de chose. Je ne ressens aucune pression. C'est un domaine intéressant, la littérature pour enfants et on ne comprend toute sa force que de l'intérieur. Les livres pour enfants ne sont pas des manuels. Leur but primaire n'est pas censé être « Prends ce livre et il t'apprendra telle chose. » Ce n'est pas ainsi que la littérature devrait être. On apprend probablement quelque chose de chaque livre qu'on lit, mais ça peut être simplement savoir comment rire. Ce ne doit pas être une morale comme une claque à chaque fois. Je pense que les livres Harry Potter sont des livres avec une morale, mais ça m'effraie de penser que n'importe quel enfant qui en prendrait un et dévorerait trois chapitres se dirait « Ah oui, c'est la leçon que l'on va apprendre cette fois. »

A chaque fois que des écrivains obtiennent un immense succès, ils attirent la colère de quelques groupes réactionnaires. Dans votre cas il semble qu'il s'agisse de personnes qui vous accusent d'encourager le culte du diable.


On a toujours remarqué que ça arrivait à chaque chose qui devient populaire. En ce qui concerne les personnes qui voulaient m'accuser d'adorer Satan, j'étais prête à en discutant avec eux face à face. Mais vous savez que vous ne leur ferez pas changer d'avis. La seule chose pour laquelle j'ai plaidée avec force est que l'idée de censure m'offense profondément. Ils ont absolument le droit, bien sûr, de décider de ce que leurs enfants lisent. Je pense qu'ils se méprennent, mais ils en ont le droit. Mais empêcher les enfants d'autres personnes de lire quelque chose, à ce point, je serais très heureuse d'être en face d'eux et d'en discuter. Je pense que c'est totalement injustifiable.

Est-ce qu'avoir été avec votre fille les jours « avec » et les jours « sans » à altéré votre vision des enfants? Vous écriviez pour eux avant qu'elle soit née, mais.?

Tous les enfants dans les livres et tous les sentiments dans les livres sont basés sur mes souvenirs. Ce n'est basé sur aucune chose que ma fille m'a apportée. Ca vient de moi, mes souvenirs lorsque j'étais enfant. Et aussi, comme je l'ai dit, tant de choses étaient déjà fixées avant qu'elle ne naisse. Je pense que c'est probablement une bonne chose.

C'est le tome pilier en ce qui concerne l'intrigue?

Oui, c'est complètement indispensable en ce qui concerne l'intrigue.

Est-ce que ce sera le plus gros?


Non, je pense que le septième tome le sera. Le 7 sera comme l'Encyclopaedia Britannica parce que je vais vouloir dire « au revoir ». J'ai toujours su que le quatrième serais long mais je ne pensais pas que ce serait aussi long. Mais il devait l'être. Je n'ai pas de regrets. C'est ce qu'il me fallait pour raconter l'histoire que j'avais besoin de raconter. Je l'aime bien. J'en suis très satisfaite. C'est sans hésiter le tome qui m'a donné le plus de problèmes. Mais « La Chambre des Secrets » m'a aussi occasionné un nombre honnête d'ennuis. Bizarrement, il semble que les deux tomes qui ont été les plus difficiles à écrire sont ceux que j'aime le mieux.

Est-ce que l'écriture vous a changée personnellement?


Oui, ça m'a rendu plus heureuse. Finir ces livres m'a rendu plus heureuse. Avant d'écrire les livres Harry Potter, je n'avais jamais fini un roman. J'en ai presque fini deux. Cela me rend aussi heureuse de savoir que je ne me suis pas trompée sur la seule chose dont je pensais être capable. Parce que je ne suis pas très douée pour autre chose, pour dire la vérité. Je suis une professeur moyen, et j'aime enseigner, mais j'ai eu plusieurs emplois dans des bureaux et quiconque qui a travaillé avec moi vous dira que je suis la personne la plus désorganisée que cette terre n'ait jamais portée. Je n'étais pas bonne. Je n'en suis pas fière. Je ne crois pas que ce soit charmant et excentrique. J'aurais vraiment dû être meilleure pour ça, mais je suis vraiment incapable de m'organiser.

Les deux livres avant « Harry Potter »?

Ils étaient tous les deux pour adultes. J'ai presque tout écrit, à part de la poésie. Enfin, j'en ai écrit mais j'ai toujours su que c'était n'importe quoi. (rires)
J'ai essayé des pièces de théâtre, quelques nouvelles. Je n'ai jamais pensé écrire pour les enfants, ironiquement. J'ai toujours pensé que j'écrirais pour les adultes.

Mais ensuite, vous y étiez, en 1990, dans ce train coincé entre Manchester et Londres, fixant un champ avec des vaches, et une image de Harry surgit dans votre esprit. C'est vraiment une histoire magique.


Ca l'était, ça l'était vraiment. Et j'ai eu cette réaction physique, cette énorme poussée d'adrénaline, qui est toujours le signe qu'on a une bonne idée, quand on a une réponse physique, cette assaut massif, et je n'avais jamais ressenti cela avant. J'avais eu des idées que j'aimais, mais jamais de façon si puissante. Et Harry est arrivé le premier dans cette énorme bousculade. Il ne sait pas que c'est un sorcier. Comment ne peut-il pas savoir? Et, très bizarrement, il avait la marque sur son front, mais je ne savais pas pourquoi ici. C'était comme une recherche. Je ne me sentais pas comme si j'étais en train de tout inventer entièrement.

Un thème qui est si présent dans ces livres est l'idée que les enfants n'ont pas de pouvoirs, les enfants ordinaires.


Oui, définitivement. Et je pense que c'est probablement d'un attrait important pour des jeunes lecteurs? Je pense que c'est pour ça qu'il y aura toujours, toujours, toujours des livres sur la magie, découvrant des pouvoirs secrets, des choses que l'on n'est pas autorisé à faire. Cela existe chez les adultes aussi. Il y a une petite part de nous qui souhaiterait pouvoir changer les choses qui nous entourent pour qu'elles soient comme elles devraient être. Aussi, une des choses dont on prend conscience en grandissant est qu'en tant qu'adulte, nos pouvoirs sont très limités. Enfant, on pense qu'on a juste à grandir et ensuite on grandit et on réalise que ce n'est pas si facile de changer les choses d'ici, d'ailleurs, ce qui ne veut pas dire que ça ne vaut pas le coup d'essayer.

Avez-vous pensé à la vie après « Harry Potter »?

En effet, j'y ai pensé, mais je n'ai pris absolument aucune décision. Bien sûr je continuerai d'écrire. Je ne me sens pas bien littéralement lorsque je n'ai pas écrit pendant un moment. Une semaine, c'est environ la limite où je peux m'abstenir sans devenir extrêmement énervée. C'est comme une drogue. C'est vraiment compulsif. Oui, donc j'ai des idées, mais elles pourraient toutes être stupides.

Interview traduit par Hedwige, Merle, Pegase, Pattenrond8 et Nikopol54.
Version originale en anglais disponible sur le site de Quick Quote Quill.

 

© 2006-2017 - Le repaire de Rowling - Version 1.0. Tous droits réservés. Le site n'est pas officiel et n'a aucun but commercial. Harry Potter est une marque déposée de la Warner Bros™, © 2000. Le contenu de ce site est protégé par le droit de la propriété intellectuelle.
TOUTE REPRODUCTION DU CONTENU DU SITE SANS LA PERMISSION FORMELLE DES WEBMASTERS EST STRICTEMENT INTERDITE