J.K. Rowling n'a pas besoin de faire des interviews. Avec plus de 32 millions d'exemplaires de la série Harry Potter imprimés seulement aux Etats-Unis, Rowling n'a pas besoin de publicité pour vendre ses livres.

Pourtant, elle était là, dans les bureaux de son éditeur new-yorkais, Scholastic, répondant joyeusement aux questions de cinq reporters de journaux dans une conférence téléphonique. Pourquoi ?

"Je le vois comme une opportunité de répondre aux enfants", a dit Rowling. « Mon sac de lettres commence maintenant à être submergé. Bien que nous répondions à chaque lettre, la logique fait que je ne peux pas aller dans chaque école qui me demande de venir, et je ne peux pas faire toutes les lectures que les gens voudraient que je fasse. C'est une façon de répondre aux questions sur ce qui va se passer, et une façon d'atteindre les gens sans avoir à aller dans chacune de ces communautés, ce qui serait vraiment difficile maintenant. »

Dans une interview de 45 minutes à 3000 miles de distance, Rowling s'est montrée brillante, énergique et pas du tout intimidée par son succès. Elle a parlé avec animation de ce succès, a laissé entendre quelques allusions sur ce qui va arriver dans la série, a pris une position ferme contre la censure et a fait clairement comprendre que l'écriture restait sa priorité.

La raison de Rowling pour faire une interview a du sens. Ses commentaires ont été organisés par sujets et édités seulement pour amener une continuité. A noter qu'elle se réfère aux livres de la série par nombre, et non par titre. Donc, « Harry Potter et la Coupe de Feu » est le tome quatre, « Harry Potter à l'Ecole des Sorciers » est le tome un, et le nouveau, le livre sans titre, est le tome cinq.

Sur le nouveau livre : « Le tome cinq est en cours, mais je n'en suis pas encore bien loin. Il y a peu de chance qu'il sorte en juillet prochain, simplement parce que je viens juste de finir ce livre très long et complexe (le tome quatre), et je veux rendre celui-ci aussi bien que je le puisse.

« Je ne veux pas écrire avec la contrainte d'une date limite artificielle. Il sera prêt quand il sera fini, et je n'ai pas l'intention de faire une pause dans l'écriture de la série parce que j'aime toujours écrire. »

Sur son programme d'écriture : « dans un jour idéal, je travaille probablement entre six et dix heures. Ca représente vraiment un bon jour d'écriture pour moi. Je me bats pour trouver du temps pour écrire en ce moment, ce qui me semble bizarrement familier car c'est comme ça que j'ai écrit les deux premiers livres, car à cette époque j'avais un travail payé.

« J'écris toujours en écriture normale, et j'écris en dehors de la maison lorsque c'est possible, parce que c'est très facile d'être distrait quand on est à la maison. J'utilise les cafés comme des bureaux, vraiment, avec comme bonus le fait qu'ils ont habituellement de bonnes musiques et quelqu'un pour m'apporter du café tout le temps, ce qui est bien. »

Sur ses personnages : « J'aime Harry, Ron et Hermione, et je pense qu'il y a quelque chose de moi dans chacun d'entre eux.

« J'adore Hagrid, bien que je ne puisse pas dire qu'il y ait beaucoup de ma personnalité dans Hagrid. Je l'ai presque créé comme une réponse à moi. Je pense que beaucoup d'enfants aimeraient avoir un ami comme Hagrid. (L'acteur) Stephen Fry, qui lit les livres pour les cassettes audio en Grande-Bretagne, m'a dit que les jeunes garçons ont parfois besoin de quelqu'un comme Hagrid parce qu'ils ont besoin de quelqu'un qui s'assoie pour sculpter et dire oui, oui, tandis qu'ils lui déversent les angoisses de leurs âmes. Quelqu'un qui s'assoie et écoute, et qui soit impassible et rassurant. J'espère qu'il n'y a rien de moi dans les Dursley. »

Sur les fêtes dans les librairies pour le tome quatre : « C'était merveilleux. Le 08 juillet, j'étais dans un hôtel à Londres, à attendre de commencer la tournée. J'ai fait une tournée très courte dans le Royaume-Uni, en commençant par Londres et en allant vers le nord, vers ma ville natale, où nous avons fait un arrêt pour faire des séances de dédicaces et rencontrer beaucoup de lecteurs. Mais quand j'étais dans mon hôtel je regardais la TV et ils montraient cette énorme librairie au centre de Londres où ces enfants attendaient leur livre. Ma fille était endormie dans la pièce, et j'avais ce désir fou de mettre un jean et d'y aller pour les voir. »

Leur réaction était-elle surdosée ? « Avec les enfants, jamais. Je le pense vraiment. C'est extraordinaire parce que je suis une ancienne enseignante et je sais que les enfants ne sont pas des anges. J'ai rencontré des milliers et des milliers d'enfants maintenant, de différentes nationalités, lors des séances de dédicaces et de lectures, et je n'ai jamais eu d'enfant odieux. Jamais. »

Sur les attentes : « Ce n'est pas un fardeau. C'est un plaisir profond. On a tendance à sous-estimer les enfants à toutes sortes de niveaux. Je crois sincèrement que les enfants veulent vraiment entendre l'histoire comme je l'ai imaginée. Ils veulent entendre comment elle se termine. Ils veulent que le leur raconte l'histoire que je veux raconter. »

Sur le fait d'avoir été retirée de la liste de best-sellers du new york times : (The Times a créé une liste séparée de livres pour enfants, en réponse directe à la domination de Rowling dans la liste des fictions.) « Et bien, je n'ai fait aucune fête (rires). C'est une question difficile. Je sais pourquoi cela a été fait, je connais la raison derrière cela, nous avons tous vu la raison derrière cela. J'étais un peu triste. »

Sur d'autres écrivains : « Philip Pullman est un écrivain que j'admire beaucoup. Je pense qu'il peut évincer la plupart des auteurs pour adultes. Je pense qu'il est étonnant. Son livre « Clockwork » est un livre qui, d'après moi, est une véritable ouvre stupéfiante. On me demande souvent lors des évènements. « Que puis-je lire ? J'ai fini les livres Harry Potter." C'est le livre que je recommande. Il y a un écrivain qui s'appelle David Almond, un autre écrivain britannique, il a écrit un roman, « Skellig »que je trouve amusant. Pour le moment je lis « The Blind Assassin » de Margaret Atwoods.

Ses livres sont-ils trop effrayant ? « C'est une question de goût personnel. Je trouve que la fin du tome quatre est effrayante. Mais il y a des raisons pour cela. Je ne l'ai pas fait par pur plaisir de penser que j'allais effrayer les gens. J'avais affaire à un personnage diabolique et il y a une obligation morale, je pense, pour montrer ce que ça signifie. Je ne vois pas (le tome) cinq, six et sept comme si je devais augmenter l'enjeu pour chaque livre. (Le tome quatre) était un moment pivot au cour de la série. Je ne dirais pas nécessairement que le cinq est plus sombre, mais je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de truc sombre à venir parce qu'il y en a.

« Depuis le premier livre, je rencontre des parents qui me disent,  « mon enfant de 5 ou 6 ans l'a adoré. » Je ressentais toujours de la réserve à l'idée de dire que c'est une bonne chose parce que je savais ce qui allait venir dans la série et même s'ils étaient capable de comprendre le langage, peut-être que certaines scènes sont trop sombre pour des enfants de 5 ou 6 ans. Je pense que 8 ou 9 ans est probablement l'âge le plus jeune que je recommande pour lire les livres. »

Sur la fin : « Le chapitre final du tome sept est écrit. Je l'ai écrit pour ma propre satisfaction, comme un véritable acte de foi. (Pour dire) que j'arriverai à la fin. Dans ce chapitre, on sent, j'espère, que tout est résolu. Vous découvrirez ce qui arrive aux survivants. Je sais que ça parait très menaçant (rires). »

Sur le marketing du film : (le casting de « Harry Potter à l'Ecole des Sorciers » est fait. Rowling a dit qu'elle était ravie que Maggie Smith interprète le professeur Mac Gonagall, Robie Coltrane joue Hagrid et Alan Rickman, le professeur Rogue.)

« Ce n'est pas mon affaire. Ils me demandent mon opinion, je la leur donne. Mon contrôle est largement créatif, c'est surtout avec le scénariste et le directeur. J'ai vu des scènes, et ils sont impressionnants. C'est une expérience qui donne la chair de poule de marcher dans le Grand Hall, ça m'a fait des frissons. Et la maison de Hagrid. c'est tout simplement. Je sais que tout écrivain, quand il voit son ouvre originale rendue réelle, ressent la même chose.

« Ce que j'attends avec impatience de voir est le Quidditch, sans aucun doute. Je l'ai vu dans ma tête depuis 10 ans. Pour cela, je suis comme un enfant. Je veux simplement m'asseoir dans le fond du cinéma et le regarder. »

Sur la censure : (les livres Harry Potter ont fréquemment été contestés dans les écoles et les librairies. Certains parents pensent que les livres font l'apologie de la sorcellerie et sont anti-chrétiens.) « Je déteste vraiment la censure. Je trouve cela vraiment choquant. Je pense qu'ils se trompent complètement. Je pense que ce sont des livres très moraux et je pense que c'est une vision très réduite. Très réduite dans le sens où si vous essayez de montrer le bien sans montrer que le contraire est le mal, et sans montrer qu'il est bien de lui résister. et bien, ça a toujours été mon sentiment sur la littérature.

« Vous trouvez de la magie et de la sorcellerie dans toutes sortes de livres classiques pour enfants. Où commencez-vous ? Allez-vous commencer au « Magicien d'Oz » ? Ces gens tentent de protéger les enfants de leur propre imagination. »

Des allusions sur le futur : « Il y a des choses à venir avec les Dursleys, auxquelles les gens pourraient ne pas s'attendre, mais je ne vais pas trop en dévoiler si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Finalement, je vais vous dévoiler quelque chose. Ginny (Weasley) a un plus grand rôle dans le tome cinq. »

Interview traduit par Jessica.

Version originale en anglais disponible sur le site de Quick Quote Quill.

 

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