Question : Pour adapter au cinéma une oeuvre telle que Harry Potter, le point de départ est dû à votre roman à vous J.K Rowling, et la réalisation à l'écriture de Mr Kloves. Ce ne doit pas être du tout pareil d'écrire un film ou un livre ?

S.K : Oui, je lui ai volé ses meilleurs trucs.
JKR : Et je ne lui ai même pas fait de procès pour ça.
S.K : Ce que j'aime avec Jo, c'est que dès le début, elle m'a laissé une grande liberté. Mais quand on travaille ainsi, sur une série en cours, il est important de pouvoir lui demander, au delà du simple conseil, si je suis sur la bonne voie. Jo est exaspérante car elle ne me dira jamais ce qui va se passer, mais elle me dira si je m'égare.
JKR : Je t'ai donné plus qu'à quiconque ! Je ne devrais sans doute pas dire ça. On va nous le kidnapper ! J'en ai plus dit à Steve qu'à personne d'autres car il doit savoir. Ca doit l'énerver quand il me demande si on peut couper ceci ou cela et que je réponds non, car dans le 6e livre on en aura besoin si l'on veut que telle ou telle chose soit logique. Je lis entre les lignes de ses emails qu'il veut savoir pourquoi. Donc, je lui ai dit des choses, mais il en devine beaucoup. Il s'est montré plus perspicace que beaucoup.

Question : Est-ce frustrant de devoir parfois travailler dans le noir, Steve ?

S.K : Oui. Quand on écrit un personnage on aime savoir où il va.
JKR : Je te le dirais si tu devais mourir.
S.K :C'est bon à savoir.
JKR : Mais là tu n'as pas à savoir.
S.K : Je suis entrain de mourir, espérons que ça ne soit pas pour tout de suite. La frustration vient surtout des détails et de la magie de ces détails.

Question : Il y a tant de détails. Comment décidez vous ce qu'il faut garder ?

S.K : Parfois je demande à Jo, je lui dis que sur tel ou tel détail elle semble avoir mis plus l'accent que sur d'autres détails. Parfois j'ai tord mais souvent le détail a son importance plus tard. Il y a un détail dans le film qui apparemment doit revenir plus tard. Le plus dur c'est d'écrire une histoire sans en connaître la fin. Sans mentir, ça a parfois été le cas pour mes propres romans.
JKR : J'allais le dire.
S.K :J'espère en trouver une ! J'écris là une histoire qui s'étale sur 10 ans. J'espère que Jo va laisser échapper quelque chose.

Question : Dans ce film, on voit les enfants évoluer par rapport au premier. Pouvez vous nous parler de la relation entre Harry, Ron et Hermione ?

JKR : L'évolution est la même dans les livres : à savoir qu'ils sont plus forts ensemble que séparés. Ils ont plus confiance dans leurs forces spécifiques, et donc sont plus efficaces. Ils sont capables de choses plus compliquées comme le polynectar. Et dans le 2ème film, Chris fait plus allusion, ce que je ne fais pas avant le 4ème tome, à certains sentiments entre eux qui correspondraient à des personnes un peu plus mûres.

Question : Steve ?

S.K : La magie est devenue une seconde nature pour eux, du moins la magie simple. On apprend aussi qu'un peu de savoir peu causer pas mal d'ennuis. Ce sont là un peu les thèmes du second film. Ils mûrissent, mais ne sont pas encore. Il s'agit d'une autre force.

Question : Steve, vous avez dit que votre personnage préféré était Hermione. Est elle donc plus facile à écrire ?

S.K : J'aime les trois mais j'ai toujours adoré écrire Hermione. C'est un personnage formidable pour un scénariste et pour plusieurs raisons : c'est le personnage idéal pour introduire une idée car elle peut l'avoir lue quelque part. Si je dois dire quelque chose aux spectateurs.
JKR : Oui c'est pareil pour moi. Pour dire quelque chose à mes lecteurs, il n'y a que deux personnages dans la bouche desquels ce sera convainquant : Hermione et Dumbledore. Dans les 2 cas l'idée paraît plausible. Dumbledore sait tout, et Hermione l'a lu quelque part. Elle s'avère utile.
S.K : Oui, très utile. Elle est aussi extrêmement amusante. C'est quelqu'un à l'intellect farouche qui n'a aucune notion de la façon dont elle affecte les gens.

Question (pour JKR) : Dumbledore, est-ce vous ?

JKR : Oui, c'est souvent moi.

Question : Comment le voyez-vous Steve ?

S.K : C'est un personnage qui fascine par sa grande sagesse qui lui vient de sa grande expérience. J'ai toujours pensé que Dumbledore portait un sombre fardeau et qu'il avait des secrets. Il porte l'avenir du monde des sorciers, un monde qui est en péril. La seule façon qu'il a de tenir les ténèbres en échec c'est l'humour, la fantaisie. Je trouve ça très intéressant. C'est un personnage à plusieurs niveaux. Quand il dit qu'il s'agit de nos choix, non de nos compétences, venant de lui c'est la vérité absolue. Ca passe bien, c'est ce qui me plait chez lui. J'ai toujours dit que ses livres sont plus profonds qu'il n'y paraît. A savoir qu'ils abordent des choses très habilement. C'est ce qui plaît aux enfants.

Question : Vous dites ne jamais avoir à l'avance un message particulier à faire passer. Mais est-ce important d'avoir le bon message quand il y en a un ?

JKR : Dans le monde de la sorcellerie, il y a le thème du racisme. C'est profondément enraciné dans toute l'histoire. On a dans l'intrique les méchants prônant une sorte de génocide pour exterminer ceux qu'ils considèrent comme bâtards. C'était bien sûr voulu mais d'autres messages apparaissent naturellement. Mais je n'ai jamais cherché à faire de la didactique. C'est l'expression de mes sentiments, mes opinions. Mais je n'écrit pas en me disant : Quel est le message du jour ? Même si là encore ce n'est pas voulu, je crois que, à en juger par ma fille, les enfants réagissent mieux à ça qu'à la pensée du jour.

Question : Qu'est ce qui a le plus changé dans l'écriture du scénario dans la Chambre des Secrets par rapport au premier film ?

JKR : Au début nous étions davantage en contact, c'est une aventure qui, j'espère, durera longtemps. Nous faisions connaissance. J'avoue qu'au début je n'étais pas facile parce que je savais qu'ils avaient choisi un Américain. C'était l'auteur d'un de mes livres préférés mais pour moi ça restait un Américain. J'étais inquiète, il allait décortiquer mon oeuvre. Finalement ça s'est bien passé, je l'aime bien.

Question : Comment communiquez vous ? Régulièrement ?

S.K : Par les hiboux.
JKR : Les hiboux et la poudre de cheminette.

Question : qu'est ce qui est différent dans ce livre ?

JKR : On peut dire tout les deux que le livre a été plus facile à adapter. Dans le 1 on était confronté à des aventures individuelles, à des petites aventures. La chambre des secrets suit un parcours plus linéaire et c'est plus facile à rendre à l'écran .j'ai cru que ça serait plus facile.
S.K : que ça n'a été en réalité. Il y a la scène ou Tom explique tout, c'est là que toute l'intrigue se dénoue. Il faut donc tenir le spectateur en haleine jusqu'à ce moment là.

Question : Quels ont été les défis à relever ?

S.K : Pour moi ça a été de ne pas écrire un livre de 4h, car j'aime tout. Ce qu'il y a de magique dans les livres de Jo, ce sont les détails. Mes premiers jets sont toujours bourrés de détails. C'est parfois dur de ne pas relativiser les choses auxquelles je réagis. Toute l'intrigue autour des sangs de bourbe me plaisait beaucoup et j'ai beaucoup aimé intégrer cet élément émotionnel dans le scénario. Je ne sais pas si c'est fidèle à ce que j'ai vu.

Question : Des éléments vous ont-ils déçus ?

JKR : Je suis d'accord avec Steve sur les sangs de bourbe. Mais dans un film on est réduit par le temps. Dans les livres le thème est plus fort. Il n'est pas assez marqué dans le film alors qu'il parcourt toute l'histoire.

Question : Qu'est ce qui vous a marqué ?

Jkr : Le livre fait peur, c'est celui qui a reçu le plus de plaintes.

Question : Les effets spéciaux sont essentiels pour donner vie à la magie. On a Dobby, Fumseck, les lutins..

JKR : Dobby est formidable et les mandragores superbes. Ce que j'ai trouvé très bien fait c'est le journal intime. C'est effrayant car on peut s'y identifier. Il y a ce journal manipulateur et cette jeune fille qui déverse tout ses sentiments et ce qu'elle a sur le coeur .Je n'ai jamais aimé. A l'époque je ne connaissais pas les chats room mais je trouve que c'est similaire. On déverse nos sentiments et quelqu'un que l'on ne connaît pas nous réponds.

Question : Le script du prochain film sera t'il différent ?

S.K : On a commencé et sa se passe aussi bien que pour les 2 premiers. Je pense que ça sera le meilleur des trois. Il a un énorme potentiel.

Question : Lequel de vos romans préférez-vous ?

JKR : C'est un peu niais de dire ça, mais c'est comme choisir parmi ses enfants. Mais j'ai un faible pour le 3. Il y a l'apparition de deux personnages très importants : Lupin et Sirius. Ce sont deux personnages qui ont un rôle très important et auxquels je tiens beaucoup.

Question : Qu'espérez-vous pour la suite de Harry Potter ?

JKR : Que Steve reste le scénariste, je me suis habitué à lui.
Le journaliste qui conclut :J.K ROWLING et Steve Kloves, auteur et scénariste, espérons que le fruit de votre collaboration soit toujours aussi bon.



Merci à Florian pour la retranscription de cette interview.

 

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